Lu sur le site WEB du Dauphiné Libéré : http://c.ledauphine.com/montagne/2016/01/08/debut-de-saison-chaotique-pour-les-stations
Par Antoine CHANDELLIER | Publié le 08/01/2016
ECONOMIE Début de saison chaotique pour les stations
Selon les chiffres qui seront communiqués aujourd’hui par Domaines skiables de France (DSF), les vacances de Noël ont enregistré une baisse de fréquentation de 20%. Une situation qui impacte l’ensemble des professionnels.
Selon Domaines skiables de France (DSF), les remontées mécaniques ont connu les vacances de Noël les plus difficiles depuis 2006 avec une baisse de fréquentation de 20% par rapport à la moyenne des dernières saisons. Ce chiffre revêt des réalités très hétérogènes. Dans les Alpes du nord, la neige de culture, contrariée par la douceur, a permis de faire illusion, les stations de moyenne altitude perdant 20 à 100% de journées skieurs selon les situations. Même les plus hautes ont été impactées.
Ainsi, les domaines de la Compagnie des Alpes ont vu leur activité reculer d’environ 10 % par rapport à 2014/2015 déjà délicate. De rares domaines, tels Val d’Isère (Savoie) ou Châtel (Haute-Savoie), auraient connu une hausse de fréquentation, profitant du report de clientèles des voisines. Serre Chevalier comme toutes les stations des Alpes du sud a bu le bouillon, les domaines flirtant avec les - 80% par rapport à une année moyenne. Le manque à gagner sera impossible à rattraper.
L’équation était aussi simple qu’impitoyable : peu ou pas de neige depuis fin novembre, donc moins de clients en stations. Les taux d’occupation étaient annoncés en baisse et sans miracle, ce recul s’est creusé. «C’est simple, depuis un mois et demi on n’a plus de réservations. Le calme plat », indique Claude Daumas, président de la Fagiht, principal syndicat pour l’hôtellerie-restauration saisonnière. 50% des hôteliers déplorent des annulations et 20% ont vu plus de la moitié de leur clientèle renoncer.
Reste la grande question : quid de l’impact du terrorisme ? Rhône-Alpes Tourisme notait la frilosité des étrangers (30% de la clientèle). Le cabinet Protourisme soulignait la défiance de ces marchés. Pour Daumas c’est clair : « A partir du moment où notre président a dit que nous étions en guerre, les clientèles lointaines s’attendaient à voir les chars dans le pays. »
Deux députés de montagne ont alerté le Premier ministre sur les conséquences économiques de cette situation. Le Haut-Alpin Joël Giraud et la Savoyarde Bernadette Laclais réclament à Atout France une campagne de communication «rassurante». Plusieurs réunions ont eu lieu dans les préfectures afin de venir en aide aux entreprises impactées étudiant des délais pour les collectes de taxes et cotisations. Et les professionnels de miser beaucoup sur les chutes actuelles sur les massifs.
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