Laragne-Montéglin - 350 personnes ont répondu à l’appel de la municipalité en venant manifester, hier Fermeture du guichet de gare : la bataille du rail commence
La bataille du rail vient de commencer
Depuis fin septembre, des bruits couraient que la gare de Laragne-Montéglin était menacée par une décision de la SNCF, celle de fermer le guichet voyageurs. La CGT cheminots 05 s’était émue, notamment au vu des conséquences sur l’emploi, le service au public et la sécurité des voyageurs.
D’autres mesures étaient également envisagées comme la fermeture de la gare d’Aspres-sur-Buëch et la réduction des ouvertures pour Veynes, Saint-Auban et Gap, avant la fin de l’année, au service commercial voyageurs. À Laragne, une pétition a circulé et elle a recueilli quasiment 2 000 signatures pour le maintien du service.
Un service pas “rentable”
Le 5 novembre dernier, Henriette Martinez avait rencontré les représentants de la SNCF qui lui avaient expliqué, chiffres à l’appui, que le guichet était un service perdant pour l’opérateur ferroviaire et qu’il pouvait être remplacé par un automate d’occasion. S’il était effectivement question d’une baisse du chiffre d’affaires de la gare (150 000 € pour un prix de revient du guichet estimé à 300 000 €), il était aussi question de la faible activité du guichet voyageurs. La maire de Laragne a donc décidé de prendre le taureau, ou plutôt la loco, par les cornes en organisant une manifestation populaire hier, au moment où le conseil régional examinait le contrat qui le lie avec la SNCF. C’est en effet la Région qui organise et finance aujourd’hui le TER.
Une manifestation d’envergure
Malgré le froid, 350 personnes ont répondu à l’appel de la municipalité et beaucoup de maires étaient présents. « La logique financière de la SNCF n’est pas une logique humaine ou de proximité de notre territoire », scandait l’édile qui annonçait avoir eu la promesse de Christian Estrosi, alors candidat aux régionales, de maintenir le guichet.
« J’espère avoir été entendue, maintenant qu’il préside la Région », poursuivait-elle. Beaucoup de personnages politiques étaient présents, parmi lesquels le député Joël Giraud, arrivé en train, la sénatrice Patricia Morhet-Richaud, les conseillers départementaux Anne Truphème et Florent Armand, les présidents de comcom alentours ou encore le président des maires haut-alpins Jean-Michel Arnaud. « La ruralité est confrontée depuis 20 ans à la fuite des services publics, ce qui nuit fortement au développement économique » s’exclamait Bruno Lagier. « Je suis arrivé en train, déclarait Joël Giraud, pour montrer notre solidarité avec une entreprise qu’on aimerait voir respecter un peu plus les territoires. » En marge de la manifestation, certains anciens se souvenaient d’actions passées similaires. « En 1975, la SNCF voulait déjà fermer la gare, racontait Michel Joannet. On avait bloqué le trafic durant deux jours avant d’avoir eu un accord de maintien. » Une solution que n’excluait pas Henriette Martinez. « Nous sommes préparés à faire d’autres actions de plus grande envergure car le risque de contagion existe pour toute la ligne des Alpes », concluait l’édile.
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