Article du Dauphiné Libéré : http://www.ledauphine.com/politique/2015/07/24/valls-je-ne-veux-pas-laisser-crever-ce-territoire
Le Premier ministre était hier en Oisans et Haute Romanche pour le dossier du tunnel du Chambon. Si la réouverture du tunnel semble compliquée, d’autres pistes sont envisagées.
Il a entendu la colère. Il a vu la détresse. Il a touché du doigt la souffrance. Il a compris l’interminable cauchemar qui hante les sinistrés du Chambon depuis plus de 100 jours.
Manuel Valls s’est déplacé en Oisans et Haute Romanche, hier, pour rencontrer les habitants impactés par la fermeture de l’axe routier Briançon-Grenoble depuis le 10 avril. Le Premier ministre n’a pas été ménagé. Il a répliqué, sans se défiler mais sans faire d’intenables promesses face au désordre géologique qui s’éternise à Mizoën. « Je ne peux pas faire de miracles. Pour les semaines qui viennent, nous n’avons pas d’indications particulières sur un possible effondrement de la falaise. Et le dynamitage ne serait pas une bonne solution selon les experts. Face à la nature, l’Homme est parfois démuni ».
Un état de catastrophe naturelle ?
Un aveu d’impuissance face aux éléments que le chef du gouvernement a rapidement contrebalancé avec un discours assurément volontariste sur la « mobilisation de l’Etat ». Valls dit avoir pris « la pleine mesure de la crise » et a d’ailleurs proposé de mettre le dossier du Chambon sur le bureau de François Hollande lors du prochain conseil des ministres. « Je ne peux pas promettre la réouverture de la route mais je vais faire en sorte que l’état de catastrophe naturelle soit reconnu pour l’intégralité du territoire concerné ».
Manuel Valls a aussi insisté pour que toutes les solutions soient étudiées le plus rapidement possible : que ce soit la création d’une route à sens unique en rive opposée le long du lac du Chambon (5 millions d’euros de travaux environ) ou que ce soit la réalisation d’une tranchée profonde en dérivation de la RD 1091 (12 millions d’euros de travaux environ).
Pour les entreprises privées de chiffre d’affaires, il a également précisé qu’une « exonération des charges » était « envisageable ». Mais à l’approche de la saison d’hiver, le manque à gagner pourrait être colossal pour les socio-professionnels des différentes vallées qui hébergent environ 60 000 lits touristiques de part et d’autre du Chambon, entre Isère et Hautes-Alpes.
Par Yoann GAVOILLE | Publié le 25/07/2015 à 06:08
La Visite du Premier Ministre, une bouffée d'oxygène pour la Haute Romanche et le Briançonnais
Voici les principales décisions annoncées par Manuel Valls.
- L'état de catastrophe naturelle pour les communes les plus durement touchées sera déclaré ce mercredi
- L'abondement du fonds qu'ont mis les régions et le département des Hautes-Alpes en faveur des entreprises sinistrées par l'Etat
- Le cofinancement de la route de secours et celui du tunnel profond bidirectionnel (12 millions €) appelé à remplacer l'actuel tunnel s'il doit être endommagé par le glissement
- Le cofinancement de l'étude globale de sécurisation de la route Grenoble/Briançon
- Le financement du pont aérien tant que la navigation ne peut reprendre
- Le remplacement, dès que la navigation rouvre, des bateaux par des barges permettant une meilleure capacité (y compris pour les véhicules utilitaires)
- La mise en œuvre de moyens supplémentaires des services de l’équipement et de l’armée pour maintenir le col du Lautaret ouvert et l'étude après discussion en réunion et insistance du collectif, du président de la Communautés des communes du Briançonnais et de Joël Giraud
- De l'extension du tarif Fréjus aux utilitaires (pour mémoire le ministre des transports a imposé le tarif a 10,26 pour les véhicules légers)
- De la mise à deux voies et du cofinancement de la route de secours (même si cette route n'est qu'un pis aller)
- Du minage ou déchaussement du pied de glissement (dans le lac) si l'effondrement ne se produit pas rapidement
Photos e-media 05
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