Alpes du Sud - Dix ans après la loi Leonetti, le chef de l'Etat s'est fortement engagé à faire évoluer la législation et avait promis un texte « transpartisan » et consensuel. Mais le texte signé par les députés Alain Claeys (PS) et, de nouveau, Jean Leonetti (UMP), dont les discutions ont débuté ce mardi 10 mars à l’Assemblée Nationale, met à jours des différences qui se font entendre dans la majorité, y compris dans les Alpes du Sud.
Que dit la nouvelle loi ?
Au-delà d’un droit à une « sédation profonde et continue » jusqu'à la mort, pour les malades conscients dont les traitements sont inefficaces et dont les jours sont comptés et pour ceux qui font l'objet de traitements qui les maintiennent artificiellement en vie, la proposition de loi prévoit aussi de rendre contraignantes pour les médecins les « directives anticipées », dans lesquelles chacun peut stipuler son refus d'un acharnement thérapeutique. Une loi qui convient au député PS des Alpes de Haute-Provence, Christophe Castaner et à la députée PS des Hautes-Alpes, Karine Berger : « Je suis particulièrement convaincue pars les équipes de soins palliatifs de l’hôpital de Gap, qui plaident pour un équilibre comme le texte d’Alain Claeys et Jean Leonetti ».
Le texte ne va pas assez loin pour certains.
Cette ligne modérée est toutefois jugée trop timorée par les partisans d'un bond en avant dans la légalisation de l'euthanasie. A l’image de Jean-Louis Touraine, député PS du Rhône et professeur de médecine, qui a déposé un amendement. Un amendement explicite : «Toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir.»
Signé par 130 députés socialistes, comme Gilbert Sauvan député des Alpes de Haute-Provence, qui souligne « qu’il faut respecter la volonté des personnes concernées (…) Il me semble que l’amendement donne une action plus significative », tout en précisant qu’en dernier lieu, il se pliera au choix du groupe PS.
Les écologistes dans leurs totalité ont également signé l’amendement, ainsi que des députés de l’opposition, mais aussi des radicaux de gauche comme Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes, pour qui ce texte de loi est un « rendez-vous manqué (…) Nous défendrons l’amendement Touraine pour que les patients qui le souhaitent puissent bénéficier d’une aide médicalisée à mourir (…) Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, mais d’être libre de décider pour soi le moment d’en finir ».
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