" exercer autant que possible notre influence" R.G. Schwartzenberg
PARIS, 6 mai 2014 (AFP) -
Les députés RRDP, à majorité radicaux de gauche, qui rencontraient mardi Manuel Valls à l'Assemblée nationale pour "un dialogue direct", veulent "exercer autant que possible leur influence", a affirmé mardi leur chef de file, Roger-Gérard Schwartzenberg.
Le Premier ministre, resté deux heures, soit plus longtemps que prévu, n'a rien dit à la presse à son arrivée, notamment sur l'interview de François Hollande et a demandé que les journalistes soient tenus à l'écart à la sortie.
Pour cette troisième rencontre avec Manuel Valls depuis son entrée en fonction à Matignon, l'objectif était d'avoir "un dialogue direct avec tous les membres du groupe", sans "rien exiger du Premier ministre" mais en exerçant "autant que possible notre influence en faveur de nos idées, de nos propositions de lois et amendements", a déclaré M. Schwartzenberg dans les couloirs de l'Assemblée.
Interrogé sur le texte sur la fin de vie, cher aux radicaux de gauche, ce député du Val-de-Marne a répondu: "Le président de la République a dit ce matin que ce texte sur le droit à mourir dans la dignité avec une assistance médicalisée serait soumis au Parlement avant la fin du quinquennat. Nous pensons qu'il sera inscrit en temps utile dans un ordre du jour très chargé, mais le plus tôt serait évidemment le mieux".
Disant avoir insisté sur la nécessité que l'Etat, et pas seulement les partenaires sociaux, intervienne sur la définition des contreparties au pacte de responsabilité, M. Schwartzenberg a considéré que le Premier ministre avait répondu "plutôt oui".
Manuel Valls a "confirmé que très vraisemblablement les cantonales et régionales seraient reportées et affirmé que le gouvernement irait jusqu'au bout de la réforme territoriale", a indiqué à l'AFP Alain Tourret.
Cet élu de l'Orne a ajouté que les radicaux de gauche ont également demandé au Premier ministre "son appui sur la révision des décisions pénales pour qu'elle soit dans l'ordre du jour prioritaire, car le texte a été voté par le Sénat mais doit revenir en deuxième lecture à l'Assemblée".
Se réjouissant "de voir que Manuel Valls est très disposé à avoir en amont des discussions avec les groupes parlementaires", M. Schwartzenberg a jugé qu'"un autre type de relations se crée entre le Parlement et le gouvernement: on sort des pratiques hégémoniques de la Ve République qui pouvaient se résumer à +le gouvernement décide, le Parlement exécute".
"Maintenant, il y a davantage de concertation, de coopération et c'est une très bonne chose", a considéré cet ancien ministre, convaincu qu'"on sort d'un certain archaïsme qui n'était pas le fait du Premier ministre précédent mais qu'on a pu constater sous la monarchie gaullienne et sous le principat Sarkozy".
Surprise par le nombre de journalistes massés devant la salle de réunion du Palais-Bourbon dans l'attente du chef du gouvernement, le députée des Hautes-Pyrénées Jeanine Dubié a lâché: "Peut-être que comme ça, on parlera un peu de nous".
Le principe de nouvelles rencontres entre le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste et le Premier ministre est acté, selon M. Schwartzenberg, qui a souligné à plusieurs reprises ces derniers jours combien les voix de son groupe étaient devenues cruciales pour avoir une majorité absolue de gauche à l'Assemblée.
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