En 2009, RTE (Réseau de Transport d’électricité) - filiale du groupe EDF, gestionnaire du réseau de transport d'électricité français, garant du bon fonctionnement et de la sûreté du système électrique - a réalisé un diagnostic énergétique pour pouvoir accompagner le développement de la haute vallée de la Durance, qui s’étend du barrage de Serre-Ponçon à Briançon.
Principal constat : cette ligne qui traverse l’Embrunais, le Guillestrois et l’Argentiérois, est aujourd’hui ancienne si bien que le réseau électrique n’est plus adapté aux besoins futurs de la Haute-Durance.
Entre le Gapençais et le Briançonnais, la haute vallée de la Durance est alimentée principalement par une ligne à 150 000 volts construite en 1936.
Or sa fragilité pourrait engendrer, dès 2016, d’importantes coupures d’électricité.
Conscient de la fragilité du réseau, RTE souhaite aujourd’hui le rénover afin de l’adapter durablement aux enjeux énergétiques de la Haute-Durance.
Un programme est, ainsi, en cours pour adapter progressivement le réseau d’ici à 2020.
Ce projet s’inscrit dans un projet d’aménagement répondant aux attentes et aux enjeux environnementaux et socio-économiques du territoire de la Haute Durance.
Dans cette perspective, RTE a engagé une démarche et un dialogue avec l’ensemble des acteurs du territoire de manière à préciser, à travers un diagnostic, les besoins énergétiques de la Haute Durance.
Suite au diagnostic énergétique réalisé en 2009 avec les acteurs des Hautes- Alpes, RTE a défini des hypothèses d’évolution du réseau de transport d’électricité dans la haute vallée de la Durance.
Ce programme de travaux intègre la construction de nouvelles lignes aériennes à 225 000 volts d’une longueur supérieure à 15 km. Le projet qui en découle repose sur 3 piliers : développement durable, énergie et environnement ; ce qui me parait être un positionnement respectueux pour la sécurisation, le développement et le renforcement électrique durable.
Depuis un an, les élus locaux et RTE mènent un diagnostic énergétique en Haute-Durance, pour préparer la rénovation du réseau haute tension. Joël Giraud, député-maire de L’Argentière-La Bessée, et Chantal Eyméoud, maire d’Embrun, témoignent de cette co-élaboration du projet.
Questions à Joël Giraud, député-maire de L’Argentière-La-Bessée
Au-delà des lignes : Comment percevez-vous la démarche d’échange et d’information engagée par RTE, en amont du projet de Haute-Durance ?
Joël Giraud : C’est la première fois que je vois un opérateur mener une démarche aussi concertée pour mener un projet, avec à la fois une présentation claire des objectifs de l’entreprise et le souci de comprendre les enjeux territoriaux. J’ai la pratique d’un certain nombre d’opérateurs ; cette fois, la démarche est différente.
Adl : Avez-vous le sentiment que RTE a suffisamment pris en compte vos demandes ?
JG : Nous avons retravaillé ensemble certains sujets touchant aux enjeux de paysage, notre fond de commerce dans la région avec le tourisme. En plus du col du Galibier, la concertation a déjà permis de dégager des solutions potentielles pour la Forteresse du mont Dauphin, patrimoine mondial de l’Unesco, et le belvédère du Pelvoux, site classé. Cette démarche partenariale est telle que les collectivités locales s’approprient le projet.
Adl : Qu’apporte à vos yeux RTE aux territoires de la région ?
JG : RTE a anticipé nos besoins, en particulier concernant l’électrification de la voie ferrée. En prévision d’une percée ferroviaire vers l’Italie, dont l’étude en vue du débat public est lancée, le groupe de travail l’a inclus très en amont, allant jusqu’à envisager l’implantation d’une sous-station électrique près de la voie ferrée.
Adl : Quelles sont vos attentes pour la suite ?
JG : Il est prévu dans le projet que nous puissions faire du travail cousu main par plaque géographique impactée, y compris pour le développement des zones artisanales, comme la filière bois-énergie. En travaillant au plus près du terrain, nous souhaitons qu’il n’y ait pas de réseau inutile pour l’environnement, mais un réseau qui réponde aux besoins domestiques et industriels.
En savoir plus :
- Présentation du projet : Téléchargement Dp_rte_concertation_haute-durance_290410
- Le témoignage en vidéo de Joël Giraud, recueilli par Frédérique Rimbaud et Caroline Brochard de RTEpour le blog Au-delà des lignes :
Téléchargement Dailymotion - Territoires de montagne et lignes à haute tensionV2 - une vidéo Hi
"il ne faut pas confondre" .... et pourtant, vous nous mettez dans le même commentaire des réponses sur le fond (RTE, avec là encore une sous couche de fond -besoin électrique- et de forme -tracé-, avec un peu de nord et de sud ...) et sur la forme (discrédit ressenti suite à une intervention jugée déplacée lors d'une commémoration).
Il me semble que vous ne répondez en rien aux questions que nous posons :
- êtes vous pour ou contre le projet tel qu'il est ?
- si vous êtes contre, est-ce contre tout ou partie ?
- si vous êtes pour, comment expliquez vous que nous n'enterrions pas les lignes alors qu'il est démontré que ce serait moins cher et moins "péjorant" (je reprends votre terme !) pour la vallée. Je ne vois pour ma part qu'un moyen pour le politique d'assurer un revenu complémentaire à la région en loyers RTE en faisant fi de l'aspect écologique et économique local à long terme. Les échéances ne sont pas les mêmes : électorales court termistes pour les unes et écologiques pluri-générationnelles pour les autres.
Cela vous parle t il ? Souhaitez vous rencontrer l'AHD pour débattre sur le fond ?
Vous pouvez étudier nos propositions et notre position sur notre site www.avenirhautedurance.com.
Merci de vos réponses précises.
Cordialement
Rédigé par : AHD | 04 décembre 2011 à 22:23
Je crois que dans cette affaire, il ne faut pas confondre besoin énergétique et tracé. Car en termes de besoins, nous sommes dans une situation où nous ne pouvons plus construire de centrales photovoltaïques car le réseau est insuffisant pour évacuer l’énergie produite.
De même pour la percée ferroviaire sous le Montgenèvre et l’électricité nécessaire à l’électrification.
De plus, le démontage de la ligne du Galibier qui est victime d’avalanches et est une verrue dans le paysage est un plus considérable.
Quant au tracé, il faut en effet faire la différence entre le Sud d’Embrun (où il y a déviation de tracés) et le Nord (où il y a substitution à la ligne existante, voire changement de tracé lorsqu’il existe un tracé moins « péjorant »).
Je suis bien sûr à disposition pour aider mais j’avoue que la manifestation que l’association a organisée le jour de la fête de la science à l’Argentière a été très mal perçue. Quelle idée de déployer des banderoles alors que l’on célèbre le sauvetage des élèves juifs de l’école Polytechnique par Louis Leprince – Ringuet en présence des descendants des ouvriers de Pechiney qui ont participé à cette aventure humaine et du Président de Yad Vashem.
Il y a quelques repères dans l’histoire qu’il faut respecter, en agissant ainsi celles et ceux qui ont maintenu ces banderoles déployées ont discrédité votre mouvement (qui en revanche avait toute sa place à l’inauguration du poteau RTE).
Bien cordialement,
Rédigé par : Joël Giraud | 02 novembre 2011 à 13:37
Monsieur Giraud,
mon étonnement est à la grandeur de l'estime que j'avais pour vous! Vous qui depuis des années portiez hautes les valeurs de la montagne sous toutes ses formes; allant même donner à l'Argentière une image hautement symbolique de capitale de la montagne des Alpes du sud. Vous militez pour ce projet RTE aux conséquences désastreuses pour notre patrimoine montagnard?? Certes, celui-ci ne passera pas dans les vallées allant jusqu'à Ailefroide et le tourisme local n'en sera pas affecté dans ce coin-là. Mais qu'en est-il des merveilles de Réallon, de tous les villages surplombant le lac de Serre-Ponçon et des contreforts du Piolit au dessus de Chorges et la Bâtie??? Avec le plus grand respect que j'ai à votre égard, permettez-moi de vous dire que vous allez contribuer à l'un des plus grands chantiers destructeur de notre département. Malheureusement, c'est l'image de cette cicatrice traversant toute notre montagne qu'il nous restera de vous maintenant. Quel dommage!!!
Cordialement
Rédigé par : Micha | 28 octobre 2011 à 07:19
Nous sommes dubitatif sur le fond. Les arguments utilisés par RTE et par les politiques jusque là ne tiennent à notre sens pas la route (à noter l'adhésion récente d'une commune à notre association : Puy Sanière).
Notre position (Association Avenir haute Durance) est exprimée sur http://www.avenirhautedurance.com et nous sommes joignables à [email protected].
Merci de nous laisser cet espace d’expression. Cela révèle de votre part une réelle volonté de dialogue dont nous prenons note.
Rédigé par : Jean B | 27 octobre 2011 à 22:39
Monsieur le Député,
Je viens à Réallon depuis près de 15 ans et j'y ai fait l'acquisition d'une résidence secondaire. Je suis sensible au fait que vous considériez que le tourisme est une de vos parties prenantes importantes et qu'à ce titre, la préservation des paysages est cruciale car elle constitue une part importante du patrimoine des Hautes-Alpes. Vous indiquez dans votre interview vous "avez retravaillé ensemble certains enjeux de paysage". Peut-être s'agit-il de Chorges car je crois savoir que cette commune a obtenu une modification du tracé. Malheureusement, il n'en va pas de même pour Réallon. Car malheureusement, la vallée de Réallon serait dramatiquement touchée si le tracé de la ligne prévue était maintenu. Certes Réallon n'a pas, semble-t-il, été associé à la concertation avec RTE car aucun pylone n'est prévu sur son territoire... seule la ligne la survolera et viendra polluer ces paysages magnifiques en balcon au-dessus du lac de Serre-Ponçon. Voire provoquer des nuisances de santé, un aspect sur lequel nous avons malheureusement aucune donnée sérieuses de la part de RTE bien que des études aient déjà été menées.
Plusieurs associations sont en train de se mobiliser. L'objectif : obtenir l'enfouissement des lignes. Car il n'est pas dans notre intention de vivre comme dans le passé et si les montagnards n'avaient pas su évoluer, vous avez raison de dire que leur vie n'aurait certainement pas été très joyeuse aujourd'hui. En revanche, il est indispensable que les lignes soient enfouies également sur le territoire de Réallon. C'est d'ailleurs ce qui est prévu dans le secteur d'Embrun, il est donc légitime que ce soit aussi le cas à Réallon.
Monsieur le Député, pouvons-nous compter sur votre soutien lorsque nous allons entrer en concertation avec RTE et les Pouvoirs Publics pour obtenir l'enfouissement de cette ligne haute-tension sur le territoire de Réallon ?
Bien cordialement,
Rédigé par : Evelyne Colomer-Buhl | 02 septembre 2011 à 14:01