Le président Sarkozy va demander l’avis de la représentation nationale sur une décision qu’il a déjà prise !
La France ne doit pas intégrer le commandement du bras armé du libéralisme mondial !»
Le mardi 17 mars, le premier ministre engagera la responsabilité de son gouvernement sur le projet de la France de réintégrer le commandement militaire de l’OTAN.
Je voterai contre ce projet : « En premier lieu, ce qui est très choquant pour notre démocratie, c’est la méthode suivie : dans un premier temps, le Président annonce sans aucune concertation, le retour de la France dans le commandement de l’Otan, puis dans un deuxième temps, le gouvernement engage sur ce projet sa responsabilité devant l’Assemblée Nationale, ce qui est un moyen de museler les nombreux membres de la majorité qui ne sont pas favorables à cette décision. C’est une insulte à la représentation nationale ! »
Sur le fond du sujet, je rappelle que le Parti Radical de Gauche s’est toujours prononcé pour la constitution d’une entité européenne de défense : « Si l’on veut construire une Europe de la défense, il faut que la France conserve sa place singulière au sein de la communauté internationale. Affirmer comme le président Sarkozy que l’intégration à l’OTAN est une condition de la création de la défense européenne, c’est faire preuve d’angélisme coupable.
Il ne s’agit pas de faire de l’archéo-gaullisme qui sacraliserait une décision ponctuelle de notre histoire. La France n’a jamais abandonné le Pacte Atlantique et elle a rempli toutes ses obligations au sein de l’OTAN, tout en gardant sa liberté d’analyse. La France est présente militairement au sein de l’OTAN, il s’agit de savoir si elle veut y être politiquement.
Or le contexte international a considérablement changé : L’OTAN était la réponse à une situation géopolitique issue de la fin de la deuxième guerre et de la guerre froide. Plus que jamais, il convient de s’interroger à présent sur la place de l’OTAN dans les nouveaux équilibres internationaux : la France a certainement mieux à faire que de s’aligner sur une vision manichéenne d’une guerre des civilisations qui reste une séquelle de l’histoire de l’OTAN. Créée pour « pour contenir le communisme en Europe », l’Otan est devenue le bras armé de la mondialisation libérale. L’atlantisme du Président Sarkozy n’est pas une nouveauté et dans cette décision, l'idéologie personnelle l'emporte sur une véritable vision historique.
La complexité de la géopolitique ne peut être appréhendée de façon simpliste et ce n’est pas une idéalisation de l’Occident et de son prétendu universalisme qui doit guider notre diplomatie mais ce sont les principes d’égalité et de liberté, deux valeurs auxquelles le PRG est très attaché. L’ambition européenne doit viser la résolution pacifique des conflits, le désarmement, la réduction des dépenses militaires et le développement de nouvelles coopérations avec les pays du Sud. »