Ambiance tendue à la Commission Intergouvernementale(CIG) pour les Alpes du Sud mardi à Nice où le trafic des poids lourds au col du Montgenèvre a occupé plus de 3 heures de discussions parfois vives entre les délégations française et italienne. L’Italie, malgré l’échange de lettres entre P.LUNARDI et G. de ROBIEN, alors ministres des transports, s’engageant à réduire la zone de dérogation côté italien en cas de dépassement du seuil de sécurité fixé à 100 poids lourds de plus de 26 tonnes par jour, s’est refusée à mettre en application cette décision appelant à un nouvel arbitrage politique entre les nouveaux Ministres. La délégation italienne a reconnu que le seuil était dépassé de plus de 2 fois mais a contesté que ceci soit dû au surcroît de trafic de poids lourds italiens, estimant la situation équilibrée entre la France et l’Italie, démentie en cela par le Préfet des Hautes-Alpes qui a réalisé un comptage contradictoire et menacé de prendre un arrêté unilatéral de limitation du trafic dès le 31 décembre. Après que se soient exprimés à la fois le Préfet des Hautes-Alpes et le député des Hautes-Alpes et vice-président de la Région Provence AlpesCôte d’Azur, Joël GIRAUD, estimant que la situation dans le col relevait d’une « mise en danger de la vie d’autrui », tandis que le Préfet de Turin, Monsieur SOTTILE, et l’assesseur aux transports de la région Piémont Daniele BORIOLI relevaient quant à eux « l’atout économique, en terme de compétitivité, pour les entreprises d’utiliser le col du Montgenèvre, qui est gratuit, plutôt que le tunnel du Fréjus » et devant le blocage de la situation, il a été décidé que :
1) une enquête sur les trafics origine/destination serait réalisée d’ici à la fin novembre pour connaître exactement la réalité des trafics passant au Montgenèvre. Cette enquête sera cofinancée par l’Etat français et la Région Provence AlpesCôte d’Azur.
2) Une analyse de faisabilité technique et juridique sur la mise en place d’un système de contingentement à 100 poids lourds par jour qui serait géré par l’ANAS (DDE italienne).
Ces études devront être rendues pour le lundi 17 décembre où se tiendra une CIG exceptionnelle
à ROME pour statuer définitivement sur ce sujet dont Joël GIRAUD a indiqué qu’ « il a déjà trop subi de procédés dilatoires de la part de l’Italie ».
Dans ces conditions, la crainte exprimée la veille lors de la visite du tunnel routier de Tende par les maires italiens et français de voir le trafic des poids lourds augmenter après les travaux, prend un sens particulier et peut être inquiétant pour les habitants des vallées concernées