L'année 2016 aura été marquée par les visites ministérielles dans le Briançonnais.
Après Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire de la Ruralité et des Collectivités Territoriales, au mois de mai, puis Myriam El Khomri, ministre du Travail, au mois d'août, et Najat Vallaud Belkacem en novembre, c'est Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur qui s'est déplacé, ce mercredi 28 décembre.
"Je voulais faire un déplacement qui a du sens, qui met en valeur les services de sécurité, leur remarquable façon de travailler ensemble, la mobilisation autour des réformes territoriales ou encore le regroupement des services de l'Etat. Le Briançonnais, zone frontalière qui peut doubler sa population en accueillant tant de tourisme, et sa dynamique en sont un parfait exemple. Je suis très heureux d'être ici " assurait le ministre.
De nombreux élus s'étaient réunis pour l'accueillir comme il se doit, comme la sénatrice Patricia Morhet-Richaud, le député Joël Giraud, Jean-Marie Bernard, le président du Département, Chantal Eymeoud, la vice-présidente de la Région, Philippe Court, le préfet des Hautes-Alpes, Isabelle Sendrané, la sous-préfète, le général David Galtier, commandant la région de gendarmerie, Marcel Cannat, président du Service départemental d’incendie et de secours, mais aussi bon nombre de représentants de la Communauté de Communes du Briançonnais et des municipalités locales.
Le thème de la sécurité s'est glissé dans celui de la montagne. Les rencontres se sont déroulées autour des professionnels concernés. Dès son arrivée, Bruno Le Roux s'est rendu à Montgenèvre, pour assister à un exercice grandeur nature. Les gendarmes du PGHM ont offert une démonstration de leur rigueur dans un scénario très réaliste : une avalanche de 100 m de large sur 300 m de long, ayant emporté 4 skieurs. Equipes et hélicoptère ont démontré tout leur savoir-faire, malheureusement presque habituel sur les sommets. Un scénario quasiment identique à une réalité survenue la veille pas loin de cette zone sous le sommet du Grand Peygu côté Cervières, une avalanche qui a fait 4 blessés. Une occasion pour le ministre de rappeler l’importance de la coordination et l’efficacité des secours. «C’est important d’être là aujourd’hui pour montrer la bonne coordination et l’excellence de nos secours en montagne, la parfaite coordination qui existe aujourd’hui avec la gendarmerie, la police nationale, les pompiers, le SMUR et les militaires. Les procédures de répétition et d’exercice dans les conditions réelles sont très fréquentes et permettent d’avoir une capacité d’intervention rapide pour sauver des vies. Malheureusement la saisons de skis sont encore trop meurtrières et c’est pour cela aussi que je suis venu aujourd’hui pour rappeler les consignes de sécurité en milieu montagneux ».
Chaque année en France ce sont plus de 40 000 interventions qui sont menées sur les domaines skiables.
L’exercice de secours en montagne terminé, retour sur le front de neige. Après avoir visité la gendarmerie de Montgenèvre, il a tenu aussi à rendre honneur aux sapeurs-pompiers en effectuant une revue d’effectif complète des forces en présence. Pour finir , il a assisté à un exercice de recherche de victimes avec le système Arvat sur le front de neige près du Prarial afin de lancer auprès des médias la campagne de sécurité hivernale « pour que la montagne reste un plaisir. »
« Ici il y a plus de 800 policiers et gendarmes qui assurent la sécurité sur le secteur de Montgenèvre et de Briançon pendant la période hivernale, elle est nécessaire , mais la meilleure des choses est tout de même la prévention en ayant un message très simple auprès de nos vacanciers et skieurs : nous sommes bien organisés au niveau des secours en montagne mais il faut vérifier les consignes de sécurité avant. Anticiper, se renseigner, se préparer individuellement et savoir renoncer quand il y a une difficulté. Toutes ses consignes permettent que la montagne reste un plaisir et d’éviter les nombreux accidents qui subsistent encore » a souligné Bruno Le Roux.
L'après-midi, il était invité à dévoiler la plaque de la future Maison de l'Etat, à Briançon. En effet, l'actuelle sous-préfecture est en passe de changer de visage pour accueillir douze nouveaux agents et différents services de l'Etat en son sein.
"Il fallait trouver une mutualisation qui a du sens et que la population retrouve et identifie facilement comme les services départementaux. Je ne peux pas imaginer que tous ces services n'échangent pas et ne travaillent pas conjointement. De l'éducation au réseau routier, en passant par la Direction départementale de la protection des populations ou encore l'Office national des forêts, tous un rôle à jouer dans la vie locale " déclarait Bruno Le Roux.
Unir les forces, un point fort, souligné encore auprès des policiers du commissariat de Briançon. Ici, il appuyait encore : "Quand on pense Sécurité intérieure, on ne retient que sécurité et forces de l'ordre. Je revendique la solidarité et la fraternité, car tout y concourt sur un territoire. Les métiers de la sécurité ne sont pas des métiers faciles, ils demandent une vigilance de tous instants et vous le faites avec passion. S'il devait y avoir des réformes de sécurité, ce serait avec l'avis des concernés, mais aucune raison de changer ce qui marche bien" assurait-il. Les agents de la police nationale évoquaient donc les interventions réalisées chaque année, "600 à 700 faits de petite délinquance ou de violence intra-familiale", pour la zone, mais insistaient aussi sur la coalition des forces, avec les gendarmes, la police municipale ou la police aux frontières.
Le ministre s'est ensuite rendu au centre d'incendie et de secours de Briançon, pour y rencontrer les sapeurs-pompiers volontaires, jeunes sapeurs-pompiers et cadets de la sécurité civile du groupement Nord. La visite s'est achevée, enfin, là où elle avait commencé, à Montgenèvre. Auprès des policiers de la DIDPAF, il saluait l'efficacité des troupes. Tout en soulignant "l'accueil exemplaire de Briançon de demandeurs d'asile", il félicitait les opérations menées toute l'année contre le passage de clandestins. Il annonçait ici l'interception de deux fourgonnettes la nuit précédant sa visite, avec respectivement 25 puis 20 personnes d'origine africaine à bord. Pour Bruno Le Roux en visite à ce poste frontière ces contrôles sont très importants et reposent sur le savoir-faire précieux des fonctionnaires. " Il y a des contrôles renforcés à tous nos postes frontières et ensuite il y a le professionnalisme de ceux qui les font, la capacité à détecter, la capacité à sentir les choses. L’exercice quotidien qui est le leur fait qu'ils voient des choses, qu'ils repèrent des véhicules et qu’ils arrivent à démanteler des filières de passeurs et les interdire d'admission. Il faut toujours renforcer les coopérations entre toutes les polices européennes, je suis toujours à l'écoute des demandes que peuvent faire mes collègues européens, j'ai d'ailleurs une demande particulière au niveau européen qui est d'avoir un véritable système de contrôle entrées et sorties sur l'espace Schengen avec l'enregistrement des ressortissants européens."
Selon nos informations les migrants aurait payé leur passage 350 €. Les passeurs et les migrants ont été reconduits en Italie. On compte 83 millions de contrôles réalisés depuis novembre 2015 aux différents postes frontières.
Valérie Merle