Pour information, voici un billet du député de Michel Piron, député UDI de la 4ème circonscription de Maire-et-Loire, vice-président du groupe d'amitié France-Italie.
La leçon du Professeur Monti
Voilà
plus d’un an que, dans une Italie au bord de l’effondrement, incapable de
prendre les décisions qu’exigeaient sa situation, une « majorité de raison
» s’est constituée du centre droit au centre gauche pour confier à Mario Monti
la très lourde responsabilité de gouverner le pays, avec l’appui du Président
de la République Giorgio Napolitano.
Son gouvernement dit
de « techniciens » aura ainsi lancé, en 15 mois, plus de réformes
qu’aucun autre en 10 ans, concernant les retraites, la fiscalité, le droit du
travail, les collectivités territoriales… Ces réformes, profondes, qui
demandent un effort collectif considérable, ont déjà permis au pays de réduire
fortement son déficit (moins de 3% du PIB) et pourraient lui permettre de se
redresser,… si les Italiens acceptaient de tenir ce cap pendant plusieurs
années.
Si les mesures rigoureuses
et justes proposées par Mario Monti et son gouvernement ont pu être adoptées,
c’est grâce au soutien d’une sorte de « grande coalition ». Mais
parce qu’elles étaient exigeantes, voire douloureuses, elles ne pouvaient être
populaires ; et tous les démagogues, de Silvio Berlusconi à Beppe Grillo,
ne se sont pas privés de les contester, hélas ! avec le succès que l’on
sait.
Ainsi, Mario Monti
connaîtra probablement le sort qu’ont connu chez nous un Raymond Barre ou,
avant lui, un Pierre Mendès France. Et pourtant il aura rendu à son pays le
plus grand service que ce dernier pouvait attendre de ses dirigeants : dire la
vérité, proposer une perspective à 10 ans, prendre les mesures qui permettent de
baliser le chemin du redressement…
Désormais, à l’issue
d’élections marquées par la montée du populisme, l’Italie s’inquiète et inquiète.
Le Centre gauche de
Pierluigi Bersani, qui a soutenu les réformes de Mario Monti pourra-t-il
gouverner ? Sinon, quel avenir se prépare pour l’Italie…et par, voie de
conséquence, pour l’Europe ?
Le temps des politiques
sérieuses n’est pas celui des démagogues. Il est exigeant et surtout plus long.
C’est aussi cela la leçon du professeur Monti.