Extrait du site "Planète radicale"
mercredi 27 mai 2015
La décision de transférer une personnalité au Panthéon est un acte éminemment symbolique. Tout autant qu’un hommage à ces figures disparues, elle est un message adressé aux vivants. L’annonce, par François Hollande, du transfert de quatre personnalités, aux parcours distincts, mais reliés par l’esprit de résistance, est donc lourde de sens.
Le choix de l’ethnologue Germaine Tillion, et de la fondatrice d’ATD-Quart Monde, Geneviève De Gaulle-Anthonioz relève de la volonté d’honorer ces « grandes femmes », tout autant qu’elle célèbre l’ouverture à l’ « autre ».
De même, il nous faut souligner le parcours et le sacrifice de Pierre Brossolette. Toutefois, l’annonce du transfert des cendres de Jean Zay dans la nécropole de la montagne Sainte Geneviève, a suscité chez les Radicaux une satisfaction particulière.
Tout d’abord, car le PRG a été à la pointe du combat pour la réhabilitation de cette figure centrale du Radicalisme et de la IIIème République. A cette fin, notre formation a donné le nom de l’ancien ministre de l’éducation du Front Populaire au Prix littéraire, créé à l’occasion du centenaire de la loi de 1905, dont la dixième édition se déroulera à la fin de l’année. C’est aussi parce que nous reconnaissons l’actualité des valeurs qui ont guidé son action, que nous avons illustré de son portrait notre dernière campagne d’adhésion.
De ses années de formation à Orléans aux bancs de l’Assemblée, du Radical jeune-turc au ministre de l’éducation et des beaux-arts du Front populaire, du Massilia à l’inique procès de Riom… l’histoire de Jean Zay se confond avec celle de la France, jusque dans ses heures les plus sombres. La marque imprimée lors des trois années passées au ministère de l’éducation nationale et des Beaux-Arts fut celle d’un visionnaire, tant sont nombreux les chantiers menés ou initiés. Jean Zay a livré d’âpres combats, notamment contre les conservatismes, et fut à l’avant-garde d’une certaine idée de la République et du vivre ensemble qui est à la base du projet et des valeurs défendues, encore aujourd’hui, par les Radicaux de Gauche.
Le transfert de sa dépouille, dans le plus haut lieu de la mémoire républicaine est de surcroit une revanche sur l’acte odieux de la milice, qui fit tout pour dissimuler le corps de Jean Zay, en juin 1944, après l’avoir lâchement assassiné.
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