Question publiée au JO le : 19/03/2013 page : 3008
Réponse publiée au JO le : 11/06/2013 page : 6094
Date de changement d'attribution : 26/03/2013
Texte de la questionM. Joël Giraud appelle
l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des
affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de
l'autonomie, sur les moyens de lutte contre la perte d'autonomie et tout
particulièrement sur les propositions formulées par la CFDT retraités.
En ce qui concerne le maintien à domicile des personnes âgées, il
conviendrait de soulager financièrement les personnes concernées par la
transformation des réductions d'impôts pour l'emploi de personnes à
domicile et pour les frais d'hébergement en crédit d'impôt ainsi que la
revalorisation du montant maximum de l'aide fiscale, d'empêcher la
marchandisation des prestations à domicile et de veiller à l'accès à des
formations et qualifications pour les intervenants. Une augmentation
des moyens pour les travaux d'adaptation des logements ou
d'accessibilité des parties communes d'immeuble et le maintien de fortes
obligations sur le flux des logements neufs pourraient, pour leur part,
contribuer également au maintien à domicile. Lorsque ce dernier n'est
pas possible, les familles se tournent vers un accueil en maison de
retraite qui n'est malheureusement pas accessible à toutes les bourses.
Comment donc envisager la diminution du coût de l'hébergement et du
reste à charge des résidents, l'harmonisation des règles fiscales des
établissements d'hébergement, le transfert de certaines charges du
budget hébergement vers le budget dépendance ou encore la socialisation
d'une partie du tarif d'hébergement grâce à une contribution
supplémentaire versée par la Caisse nationale de solidarité pour
l'autonomie (CNSA) ? Ces mesures pourraient s'accompagner d'une
meilleure reconnaissance du travail des aidants familiaux en matière de
formation, de soutien psychologique, de protection sociale et
d'aménagement des horaires. Enfin, une démarche pourrait être engagée
afin d'instaurer un droit universel à la prise en charge de la perte
d'autonomie sans considération d'âge. Il souhaite savoir si elle
envisage de programmer une réflexion d'ensemble sur ce fait de société.
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Texte de la réponsePlusieurs mesures
fiscales permettent de diminuer le coût de la dépendance. Une réduction
d'impôt au titre des dépenses liées à la dépendance est prévue par
l'article 199 quindecies du code général des impôts (CGI). Ainsi les
frais de dépendance et d'hébergement proprement dits (logement et
nourriture) supportés par les contribuables accueillis dans certains
établissements délivrant des soins de longue durée ouvrent droit à une
réduction d'impôt dans la limite de 10 000 € de dépenses. Par ailleurs,
les personnes âgées qui ont recours à un salarié à domicile bénéficient
d'un avantage fiscal qui prend également la forme d'une réduction
d'impôt, dont le taux est de 50 % des dépenses supportées dans la limite
annuelle de 12 000 € portée à 15 000 € dans certaines situations de
handicap. Dans un contexte budgétaire difficile, il n'est pas envisagé
de modifier ces dispositifs. En outre, la question de la prise en charge
fiscale des dépenses évoquées, pour les contribuables non imposables ou
faiblement imposablles à l'impôt sur le revenu, doit être appréciée en
tenant compte des allocations à caractère social versées par l'État et
les collectivités territoriales. Il en est ainsi, par exemple, de
l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour les personnes âgées
dépendantes, qui, au surplus, est exonérée d'impôt sur le revenu. Par
ailleurs, le chèque emploi service universel (CESU), institué dans le
cadre de la loi du 26 juillet 2005 relative au développement des
services à la personne, répond aux besoins des personnes âgées dès lors
que tout organisme (mutuelle, collectivité locale, association, etc.)
peut participer sous la forme d'un abondement au financement de l'emploi
d'un salarié au domicile des particuliers. Enfin, le Gouvernement a
annoncé son intention de procéder à une réforme juste et solidaire de la
prise en charge des personnes âgées privées d'autonomie. La feuille de
route sociale élaborée lors de la grande conférence sociale des 9 et 10
juillet 2012 intègre notamment un volet visant à assurer l'avenir des
retraites et de la protection sociale. C'est dans ce contexte que le
Premier ministre a reçu récemment trois rapports destinés à nourrir la
réflexion du Gouvernement qui va engager un travail interministériel
pour l'élaboration du projet de loi d'adaptation de la société au
vieillissement, qui sera prêt d'ici la fin de l'année.
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